Nuit agitée à Burgos. Il y avait une grande fête religieuse et toute la ville semblait y avoir pris part. Sauf peut-être les pèlerins, assujettis au couvre feu fixé à 22 heures et que chacun a respecté de crainte de devoir passer la nuit dehors.

Quand à moi j'ai vécu ma soirée d'hier aux côtés de 3 pèlerins qui voyagent ensemble depuis plusieurs jours: un français, un suisse romand et un italien de Venise. Nous nous sommes confiés les sentiments et les motivations à l'origine de notre pèlerinage autour de quelques tapas et d'un tinto e lemon, puis nous avons visité la ville.

Les festivités ont commencé à 22h par des fanfares de rue, d'interminables feux d'artifices et un concert de hard rock pour clôturer le tout. Je ne suis parvenu à m'endormir qu'aux alentours d'une heure du matin.

Levé seulement 4h30 après ce tardif endormissement, je passe une heure à me préparer et m'apprête à reprendre le cours de mon pèlerinage lorsque j'assiste à un tableau surréaliste: à 7h du matin, fêtards passablement vaseux sur le point de rentrer chez eux et pèlerins comateux cherchant les flèches du Camino pour quitter la ville, se croisent au coeur d'une foule immense inondant les rues !

Il me sera toutefois beaucoup moins pénible de quitter la cité que d'y entrer. Aux faubourgs de Burgos, je rattrape mes compagnons de la veille aux côtés de qui je marche une bonne demie-heure. Au moment de prendre congé, je leur souhaite un bon chemin en espérant que leurs attentes soient comblées.

Plusieurs cyclistes me doublent. La plupart du temps ils roulent en binômes, ce sont des couples ou encore de jeunes hommes plus vaillants que moi et manifestement mieux équipés. Ma belle mère dirait: avec la panoplie !

A mesure que les rencontres pèlerines de cyclistes se multiplient, et que le sentiment de solitude éprouvé au début de mon périple s'efface peu à peu, je réalise qu'il est beaucoup plus ardu pour un groupe de voyager à vélo. L'hétérogénéité des randonneurs est en effet plus facile à gérer que celle des cyclistes, dont les rythmes et les niveaux techniques sont très différents.

Me voilà à présent engagé sur une piste décrite comme étant bien roulante dont je redoute néanmoins le dénivelé annoncé dans ma petite documentation.

Et cette dernière dit vrai ! J'ai 3 côtes un peu raides à gravir. Mais... Ca passe ! Y compris une redoutable montée à 12% (heureusement assez courte: 1 kilomètre tout au plus) que je passe sans poser pied par terre !



Tout ceci m'encourage à continuer. A 14 h, j'atteins Carrion de los Condes et je rejoins le gîte du couvent où je m'installe pour le nuit.

Demain, si le Camino se montre aussi clément, je tenterais de rejoindre Leon, à 95 kilomètres de là.



Si j'y parviens, je devrais pouvoir être à Santiago aux alentours du 7 juillet !

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