Après la fête à Burgos, je redoutais un peu celle de la finale de foot. A Carrion de Los Condes, le gîte du couvent Sainte Claire n'a pas fait de dérogation pour l'occasion et du reste, personne n'en avait envie. Les pèlerins ne sont pas là pour ça et puis il n'y avait pas d'Espagnol, à l'exception de deux vieilles dames.

En revanche, nous nous sommes en grande partie retrouvés dans l'église du village pour assister à un magnifique concert de guitare classique organisé par l'association Jacquaire locale. Je me suis quand même payé le luxe de prendre un verre après le concert, histoire de goûter un peu l'ambiance de la première mi-temps...

Levé à 5h30, me voilà en selle un peu avant 6h. Mon ambition: rallier Leon, à 100 kilomètres de Burgos.

Ce sera une étape sans dénivelé, mais Leon est une étape majeure et il y a de plus en plus de pèlerins sur le chemin. Il ne faut donc pas traîner pour espérer arriver avant 14h.

Les villages traversés ne présentent pas grand intérêt, ça tombe bien, je limite les haltes et gagne un peu de temps. Il me faut rouler 6 heures pour arriver un peu après 13h a l'entrée de la ville.

Je suis scrupuleusement les flèches jaunes qui m'indiquent le chemin à suivre. Fort de l'expérience acquise à Burgos, je sais qu'il me reste sans doute plusieurs kilomètres à parcourir dans la cité et il me faut effectivement un bon quart d'heure pour atteindre le gîte municipal.

Catastrophe ! Un panneau m'indique que l'établissement est fermé, sans explication ni adresse de remplacement ! Je décide de me diriger sans plus tarder vers la cathédrale où je sais pouvoir trouver un gîte catholique, me répétant inlassablement la question qu'il me faut poser en espagnol: por favor, donde puedo encontrar la catedral ?

C'est bon, je suis prêt... Je me lance !

Malheur ! Ma question était si bien tournée que la dame qui me répond le fait à la vitesse grand V ! Nous rions tous les deux de bon coeur car elle réalise que je n'ai rien compris ! Là, je me sens quand même obligé de lui avouer que je ne suis pas espagnol, lorsqu'un brave homme en vélo attendant au feu et ayant suivi la scène, intervient et me propose de me conduire.

Nous filons dans les rues, faisant fi des sens interdits, grimpant sur les trottoirs et cela nous donne de gagner la vieille ville en un tournemain ! Mon guide s'offre tout de même le plaisir d'évoquer le match de la veille avant de me déposer devant l'entrée du gîte, juste à temps !

Le temps de me présenter et demander un hébergement, il est 14h30 et le gîte est déjà plein a 90% !

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