La nuit a été passablement courte. Dès 5 heures, la majorité des pensionnaires étaient debout. Départ donc à 6h15 et cette fois-ci je suis le mouvement.

Je prends mon vélo dans le jardin et le transporte en traversant les pièces du gîte car le portail est encore fermé.

Petite vérification... Zut ! Mon pneu avant est quasiment à plat ! Ai-je affaire à une nouvelle crevaison, ou suis-je victime de la plaisanterie de quelqu'un qui souhaite retarder les cyclistes ? Peu importe ! Je regonfle, on verra bien...

Mon collègue hollandais n´est pas encore réveillé et je décide de partir sans lui, de toute façon, il envisageait d'atteindre une étape plus proche que la mienne.

Quelle impression étrange tout de même, que de voir cette file silencieuse de marcheurs traverser la ville de nuit ! Je suis le seul cycliste et j'ai tôt fait de dépasser les petits groupes de randonneurs, même si certains ont déjà parcouru 2 à 3 kilomètres.

La sortie de la ville devient toutefois un peu pénible. De fortes pentes m'obligent déjà à mettre pied à terre et à pousser mon vélo. A mesure que je progresse, j'ai de plus en plus de mal à avancer et je dois redoubler d'efforts pour me motiver.

Au huitième kilomètre, j'aperçois enfin le premier village de l'étape ainsi que de nouveaux groupes de marcheurs qui en partent. Au hasard des rencontres, des petits Ola buen camino ! en guise de salut et quelques coups de sonnette pour annoncer mon passage, rythment la traversée du village. De bourgade en localité, cela deviendra un véritable rituel désormais.

Il est encore tôt, mais je sens la chaleur progressivement s'installer, plaignant les pèlerins partis trop tard, les imaginant marchant sous un soleil de plomb. Un vrai calvaire !

Le temps passe et je gagne Estella vers 9h après avoir parcouru 20 kilomètres. C'est une grande et très belle ville truffée d'églises. Je n'en sors qu'une heure plus tard.

Le franchissement d'une sorte de col se fait ensuite à la hâte pour rattraper le temps perdu et cela me conduit ensuite à rouler sur une belle piste descendante jusqu'à Los Arcos. Cette petite descente me met du baume au coeur et je décide de continuer. D'ailleurs il n'est que 11 heures et j'avais prévu de stopper aux alentours de midi.

Je m'offre cependant une petite pause pour prendre le temps d'échanger quelques mots avec un groupe assez hétérogène d'italiens, d'espagnols et d'allemands ... puis je quitte Los Arcos.

Le premier cycliste que je croise aujourd'hui est une anglaise pas trop pressée de repartir, se rafraîchissant auprès d'une fontaine ombragée. Elle me confie au cours d'un bref échange qu'elle entame le quatrième tronçon d'un pèlerinage commencé en 2008. Je rencontre ensuite un couple de hollandais en velos de route qui faisaient la route entre le portugal et Amsterdam.

Mon entrée dans Vianna se fait à 12h30 et j'y trouve un gîte. Il est malheureusement encore trop tôt pour les cyclistes, les places étant prioritairement réservées aux marcheurs. Il me suffit néanmoins d'user de mon piteux baratin espagnol pour obtenir une place.

Une fois installé, je suis d'autant plus satisfait qu'il me reste toute l'après-midi de libre pour me restaurer et visiter la ville.

A mon retour au gîte, je rencontre un couple de cyclistes australiens épuisés par la chaleur. Ils sont seulement partis 2h après moi et sont arrivés plus de 4h plus tard !

Décidément il faut partir tôt.




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