Quel plaisir de retrouver un gîte à taille humaine ! Comme dans les hébergements usines que l'on trouve dans les grandes villes, les pèlerins sont souvent en groupe, mais dans de plus petites structures, il est tout de même plus facile d'engager la conversation. Hier soir, j'ai donc pu discuter autour d'un verre avec un hollandais venu à pied des Pays Bas ! Cela faisait trente ans qu'il rêvait de faire ce pèlerinage !

Question architecture, le village de Rabanal est vraiment joli, car toutes les maisons ou presque sont refaites. En le visitant, j'ai découvert un monastère de bénédictins faisant également office de gîte.

Au final, j'ai passé une excellente soirée dans une ambiance plus décontractée que les jours précédents.

Aujourd'hui, le départ est un peu plus laborieux qu'à l'accoutumé. La poussière du chemin a complètement grippé mon VTT et je dois lui dispenser un nettoyage en règle, ainsi qu'un graissage bien mérité. Quand je vois l'état de mon vélo en comparaison de celui des autres cyclistes, j'en déduis qu'ils doivent souvent lui préférer les routes parallèles bitumées.

Le départ se fait donc un peu avant 8 heures, sans empressement (la forte pente dans laquelle je dois m'aventurer au départ du sentier y est sans doute pour quelque chose...) Mais bon, quand faut y aller..

Le sentier est rude, si rude que sur le premier tronçon, je me fais doubler par des piétons ! Je grimpe 300 mètres de dénivelé ascendant pour atteindre la CRUZ DEL FERRO, culminant à 1550 mètres d'altitude. Je pousse un ouf de soulagement qui ne dure pas, car la descente est pire que la montée. La déclivité de la pente, des pierres saillantes comme des couteaux et la foule de pèlerins qui fréquente le sentier m'obligent à faire des efforts incommensurables pour garder la maîtrise de mon vélo. Je dévale ainsi 1000 mètres de dénivelé sur 10 kilomètres !



Fort heureusement, à partir de Molinesca, on arrive en plaine et le chemin alterne entre pistes et routes secondaires jusqu'à Ponferrada. C'est une ville médiévale magnifique où je croise mon premier pèlerin à cheval. Je m'y attarde près de deux heures, notamment pour visiter le château.

Mince, l'heure tourne et je réalise qu'en ce début d'après-midi, je n'ai guère progressé qu'au-delà de la moitié de mon étape. Je remonte en selle sans toutefois trop forcer, car mes jambes me reprochent encore les efforts qu'il ma fallu déployer ce matin.

Après Ponferrada, j'emprunte exclusivement des routes secondaires sur 24 kilomètres. Arrivé aux abords de Villafranca Del Bierzo je sais pouvoir y faire étape et la fatigue me recommande de le faire, d'autant que le chemin emprunte à nouveau de fortes pentes sur des sentiers de terre.

Zut ! je double jusqu'à cinq groupes d'adolescents (probablement en colonie de vacances ou en sortie scolaire), et je redoute de trouver tous les gîtes complets.

C'est malheureusement le cas et il me faut encore parcourir 4 kilomètres jusqu'au prochain village. Là encore aucun établissement n'est en mesure de m'accueillir ! Mes jambes me hurlent de stopper au plus vite mais il faut me hâter d'atteindre le village suivant. Encore 4 kilomètres !

J'arrive à Trabadelo un brin inquiet en jetant un furtif coup d'oeil à ma toile de tente, si bien rangée sur mon vélo depuis le début de mon pèlerinage, songeant sérieusement devoir m'en servir pour la première fois ! D'ailleurs il est déjà 16h passées, je ne me suis jamais arrêté aussi tard !

Je reprends un peu espoir de trouver un hébergement convenable pour la nuit en constatant que les groupes scolaires ne sont pas encore arrivés jusqu'ici et découvre un gîte superbe où il reste des places disponibles !

Mes jambes frémissent une dernière fois et je crois comprendre ce qu'elles cherchent à me dire:

OH YES !!!

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